samedi 15 octobre 2011

J'en suis rendu où la?

Bonjour à tous,

Je tiens à remercier tous ceux qui ont lu mon texte précédent (Le cœur vs la raison) car vous avez été en grand nombre. Je souhaite que mes réflexion puissent  susciter des questionnements de votre côté et qu’on puisse grandir dans nos réflexions.

Ma situation n’a pas vraiment changée dernièrement. Je m’entraine tous les jours de la semaine en musculation et je travaille à la Toronto French School de plus en plus. J’ai passé depuis un certain temps l’étape douloureuse qu’est un retour en entrainement physique intense et je crois ne jamais avoir été aussi en forme. J’espère que je pourrai voir concrètement les résultats lorsque je vais recommencer à jouer dans le sable. Je commence tranquillement à avoir hâte de débuter les entrainements de volley-ball. J’ai hâte de voir le calendrier de la prochaine saison et d’avoir une idée des compétitions d’envergures à laquelle je vais pouvoir participer. Je suis de plus en plus convaincu que je ne veux pas jouer de tournoi OVA l’été prochain. L’atmosphère est déprimante, la température maussade et mes adversaires sont mes partenaires d’entrainements. Encore la, je n’ai pas mentionné les frais excessivement élevés de OVA pour pouvoir être membre et participer aux compétitions. Je cherche encore les avantages de la commandite de 10 000$ de RBC pour le circuit de volley-ball plage car ce n’est pas dans l’organisation ni dans les bourses que j’ai remarqué une différence. Bref, je veux jouer sur le circuit international l’été prochain.

Dans un tout autre ordre d’idée, j’ai présentement l’impression d’avoir un rôle complètement différent dans ma vie présentement. J’étais étudiants et me voilà en avant d’une classe à faire de la suppléance avec des élèves qui m’appelle « Monsieur Simon ». Je viens de vivre un été d’athlète à temps plein et me voici entraineur. On peut dire que c’est un renversement complet de la situation. Heureusement,  pour la situation athlète/entraineur ce n’est que temporaire pour l’instant. Je tiens quand même à préciser que je vais continuer mon rôle d’entraineur et que je suis seulement excité à l’idée de me remettre aussi en mode athlète.

Il reste que je trouve cela très bizarre d’être un employé dans un établissement scolaire. Je crois que ce qui a augmenté ce sentiment c’est lorsque je me suis posé la question suivante : Est-ce que je ressemble plus aux élèves ou au autres enseignants?????? Je porte une casquette par en arrière, j’écoute de la musique avec des gros écouteurs et je suis loin de porter une chemise avec un pantalon propre. Dans la catégorie apparence, les élèves l’emportent! Par contre je vois très bien que je n’ai pas la même mentalité que les élèves. La notion de respect n’est pas complètement assimilée pour tous et leur compréhension des enjeux de la vie n’est qu’a peine entamée. J’ai une excellente anecdote pour vous expliquer le tout.

Un élève me demande si je connais la chanson « Alors on danse! » car il croyait que j’écoutais seulement de la musique francophone. Je lui réponds bien entendu que je connais la dite chanson et qu’elle est très bonne. Le jeune m’a répondu en toute simplicité : « Moi aussi je l’aime! Je l’ai sur mon ordi, mon portable, mon Ipad et sur mes 2 IPod »

Je ne crois pas que le jeune est conscient que ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre d’avoir autant d’appareil électronique. Encore moins d’offrir tout ça à son jeune de 16 ans! Je ne crois pas non plus que cet élève est conscient que ses paroles peuvent même blesser certaines personnes. Je dirais donc que ma compréhension de la vie ressemble beaucoup plus à celle des enseignants.

Je me suis finalement demandé avec lequel des deux partis j’ai le plus de sujets de discussions en commun. C’est certain que je me vois aucunement discuté d’hypothèque ou de famille avec les autres enseignants dans le salon des employés. Je ne me vois pas non plus discuté avec les jeunes de ma situation de vie un peu incertaine présentement et de l’importance de profiter des opportunités qu’on a dans la vie. Je ne peux donc pas dire que je ne colle pas parfaitement à une des deux catégories et c’est bien comme ça. Si je peux garder mon côté jeune et rêveur d’étudiant et le jumelé à une sagesse supporter d’une grosse barbe je vais être comblé! De toute façon je me vois mal contredire le proverbe « l’habit ne fait pas le moine » car les proverbes ont toujours raison.

Pour conclure, je dois mentionner que c’est tellement drôle d’entendre des gens discuter en français et en anglais en même temps et de pas utiliser le bon accent pour le bon mot. La plupart du temps ça fait ma journée! Je vous laisse aussi imaginer quelqu’un qui se fâche en français sans sacrer, c’est presque bizarre! Je me doute aussi que  mon français du Québec et mon anglais en progression doivent aussi être comiques de temps en temps.

Bon début d’automne à tous et interdit de déprimer!

Simon


samedi 1 octobre 2011

Le coeur vs la raison

Bonjour à tous,

depuis que je suis installé à Toronto, j’ai passé beaucoup de temps avec moi-même. Ne vous inquiétez pas, je suis de très bonne compagnie avec moi-même! Par contre, cela me donne beaucoup de temps pour réfléchir et un thème m’a fait particulièrement réfléchir : le cœur vs la raison.

Je situerais le début de mes réflexions à partir d’une citation que j’ai lu dans le livre de Dan MIllman La sagesse du guerrier pacifique. Voici donc cette fameuse citation : « Pour être un bon entraineur au football, ils faut bien connaitre le jeu et être assez stupide pour y accorder de l’importance ». Je trouve que le message que contient cette citation est tout aussi vrai pour un athlète. De plus, je suis très stupide car j’accorde beaucoup d’importance à jouer avec un ballon!

Mes réflexions ont poursuivi vers une question bien précise : Jusqu’où je suis prêt à aller pour avoir du succès dans ma carrière sportive (je dirais même simplement pour vivre ma carrière sportive)? Certaines vidéos qui auraient pour but d’être inspirant montre les athlètes comme des machines qui s’entrainent au point d’oublier de dormir et manger. Je suis vraiment désolé de vous l’apprendre mais les athlètes sont des êtres humains et même s’ils repoussent leurs limites continuellement, le processus vers le succès doit être tout aussi enrichissant que le succès comme tel.  Je vais revenir au vif de mon sujet avant de trop m’égarer.

Mon cœur désire à un point sans limite vivre les plus haut sommets d’une carrière sportive. Mon cœur est aussi follement amoureux d’une demoiselle à Québec  et mon cœur aimerait être avec elle le plus souvent possible. Ma raison me dit que je vais regretter ma décision si j’abandonne ma carrière sportive. Ma raison me dit aussi que l’amour est plus important que le sport. Ce dilemme va surement être présent durant toute ma carrière et je crois que c’est une bonne chose car cela me permet de garder les pieds sur terre.

Ce vendredi dernier, j’ai vécu une expérience plus difficile que je l’avais imaginé. Je vous explique. J’ai reçu une offre de la part du Toronto French School : entrainer une équipe de volley-ball féminine de novembre à février pour un salaire de 1500$. C’est exactement 1500$ de plus que mon salaire pour entrainer l’équipe féminine de l’école secondaire Étienne Brûlé (Ce que je fais depuis maintenant 2 semaines). À Étienne brûlé, les filles sont motivées, talentueuses et semblent vraiment apprécié le temps que je leur consacre. Je dirais même qu’en peut de temps, j’ai senti que ce partenariat pouvait être profitable pour les deux partis. Par contre, si je veux jouer sur le circuit mondial l’été prochain, il me faut de l’argent. Présentement, je ne sais pas si je vais avoir un support de Volley-ball Canada  ni même à quoi pourrait ressembler ce support. Je ne peux pas refuser cette offre selon ce que m’avise mon compte en banque jumelé de ma raison. Mon cœur me dit aussi que les jeunes filles d’Étienne Brûlé apprécient beaucoup ce que je fais et que ça n’a pas de prix. Je suis à nouveau dans le même débat!

J’ai pris la décision de la raison (Je pourrais aussi dire du cœur étant donné que c’est pour vivre ma passion mais c’est déjà suffisamment compliqué comme ça!). Je vais entrainer l’équipe de TFS avec le salaire plus qu’intéressant.

Je me sentais déjà un peu mal de prendre cette décision et ce sentiment c’est multiplié par 1000 lorsque je l’ai annoncé à mon équipe. J’ai même eu l’impression que l’atmosphère qui changeait dans le gymnase était perceptible à mes yeux. J’ai vu des regards déçu que je n’étais pas capable d’assumer  Est-ce que ma carrière vaut le fait de rendre des jeunes filles tristes? Je crois que le plus dur à accepter dans tout ça c’est que je faisais le changement pour de l’argent.  Je me suis toujours considéré comme une bonne personne et c’est surement pour ça que j’étais un peu ébranlé. Je vous laisse imaginer que j’ai trouvé le reste de l’entrainement très difficile et je crois que c’était assez évident à voir.

Après avoir vécu mes émotions, j’ai réalisé que j’ai surement dramatisé en grand une situation qui est simple à analyser. Le système limbique a souvent plus d’importance les vendredis avec la fatigue. Je souhaite devenir un athlète de haut niveau mais pas en conflit avec les principes qui sont important pour moi et qui guident ma vie. Il est certain que je vais devoir sacrifier certains principes pour un certains temps mais l’important c’est d’en être conscient et de ne pas changer le fondement de mes croyances. Je peux prendre par exemple le fait de s’acharner sur un joueur en difficulté lors d’une partie. Je ne veux pas reproduite cet exemple dans ma vie de tous les jours!

Que vais-je faire? Je vais accepter le coaching payant et je vais essayer de trouve une solution pour rester à Étienne Brûlé. Je vais faire lundi-mercredi-vendredi matin à TFS. Pourquoi ne pas tenter de voir si c’est possible de faire mardi-jeudi à Étienne Brûlé?  Il ma me falloir être patient et attendre de voir mon horaire d’entrainement qui commence en fin Octobre mais je garde l’option en tête de me lever tôt 5 matins par semaine.  Une carrière sportive c’est très égocentrique et je vais apprécier pouvoir donner du temps pour équilibrer la balance.

Ouf! Je pensais que j’avais fini d’apprendre depuis que j’ai fini l’université mais faut croire qu’on apprend bien plus à réfléchir sur ce qui se passe dans notre vie.

Il est grand temps que je retourne à Québec avant que je découvre d’autres questions existentielles qui me font trop réfléchir. Après tout, un athlète ça utilise seulement ses muscles non?

Sinon, je m’entraine fort en musculation et j’ai fait ma première suppléance à TFS. J’en ai encore 3 de prévu dans le mois d’octobre! C’est une bonne source de revenu en plus d’une expérience professionnelle en tant qu’enseignant.

Bon mois d’octobre!

Simon